Achats impulsifs : pourquoi on se fait avoir et comment résister

Une personne paie des achats impulsifs

Vous connaissez cette situation : vous entrez dans un magasin pour "juste jeter un œil"... et vous ressortez avec un sac plein à craquer. Pire encore, vous aviez vraiment l'intention d'être raisonnable. Vous aviez même préparé une petite liste mentale, juste deux ou trois trucs à acheter, pas plus. Et pourtant, une demi-heure plus tard, vous repartez avec trois bougies (toxiques), un pull noir (alors que vous en avez déjà 4), du papier cadeau, un vase, une petite statue de chat, un tabouret en bois, un miroir avec bordure rose et une machine à pancakes en forme de cœur…

Ou alors, autre scénario : vous ouvrez votre appli préférée pour commander un seul article. Une seule chose, rien de plus. Sauf que... oh tiens, une promo "2+1 gratuit". Et la livraison gratuite si vous atteignez 40€ d'achat. Et puis ces petits produits recommandés "rien que pour vous". Résultat : panier explosé. Le budget aussi. 🙃

Vous venez de faire des achats impulsifs.

Les achats impulsifs ne sont pas juste des petits écarts à 1€ ou 2€. Ils laissent souvent des traces. Ils peuvent peser lourd sur votre budget, remplir vos placards d’objets inutiles et parfois même vous laisser un arrière-goût de déception. Ce sentiment pas très agréable de s’être fait avoir… par soi-même.

Et le plus fou dans tout ça ? Ce n’est même pas (entièrement) de votre faute.

Les marques, les magasins, les sites internet… Tous déploient des méthodes pour rendre les achats impulsifs incontournables. Des techniques marketing ultra-poussées qui jouent sur vos émotions, vos habitudes, et parfois même vos faiblesses passagères.

Alors pourquoi est-ce si difficile de résister ? Pourquoi, même avec toute la bonne volonté du monde, on se retrouve encore et encore à faire des achats impulsifs ?

Il faut dire que l’environnement n’est pas franchement de notre côté. Selon une étude menée par Invesp, 84% des consommateurs reconnaissent avoir déjà cédé à un achat impulsif. Et tenez-vous bien : plus de 40% de tous les achats faits en ligne seraient… totalement spontanés. Oui, presque la moitié.

Mais la bonne nouvelle ? On peut apprendre à reconnaître les pièges. À repérer les techniques. À reprendre un peu de pouvoir...

Dans la suite, on va voir ensemble comment les achats impulsifs "fonctionnent", pourquoi on arrive à nous piéger si facilement, et surtout comment faire pour les éviter. 💪

Pourquoi on fait des achats impulsifs aussi facilement ?

Si vous pensez que vos achats impulsifs sont le fruit du hasard, eh bien non. Chaque fois que vous craquez pour ce produit mignon en tête de gondole, ou pour cette promo "exceptionnelle" sur votre site préféré, vous êtes exactement là où les marques voulaient vous amener. Chaque détail est minutieusement pensé pour provoquer des achats impulsifs. Les images, les textes, les appels à l’action, la typographie, la couleur… On trouve même sur internet des guides pour "favoriser les achats impulsifs". Parce que c’est exactement ce que les marques, magasins et sites web essaient de faire. 

Voici quelques-unes des méthodes mises en place pour nous inciter à faire des achats impulsifs :

La FOMO : cette petite panique de rater quelque chose

Vous avez sûrement déjà vu ce genre de message : "Promotion exclusive pour les 100 premiers inscrits", "Offre valable jusqu'à minuit", "Flash sale : -50% pendant 2 heures seulement". Et là, vous commencez à paniquer. Même si vous ne vous en rendez pas tout de suite compte.

Votre cerveau ressent la menace de manquer quelque chose. C’est ce qu’on appelle la FOMO (Fear Of Missing Out). Résultat ? Vous prenez une décision rapide, sans vraiment réfléchir à votre besoin réel. Un achat "au cas où" pour ne pas avoir de regret. Vous avez peur de passer à côté d’une bonne affaire. 

En gros, vous achetez non pas parce que vous avez besoin du produit... mais parce que vous avez peur de ne plus pouvoir l'acheter. Mais la plupart du temps vous n’allez pas faire de bonne affaire. Vous allez juste faire des achats impulsifs et encombrer votre maison.

Mais la plupart du temps vous n’allez pas faire de bonne affaire. Vous allez juste faire des achats impulsifs et encombrer votre maison.

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Le principe de rareté : “Plus que 2 en stock !” (vraiment ?)

Autre grand classique du marketing pour déclencher des achats impulsifs : la rareté.

Vous repérez un article en ligne, et tout à coup un petit encadré rouge vous saute aux yeux :
"Plus que 2 articles en stock !" ou bien : "9 personnes regardent ce produit en ce moment".

Et là, vous passez en mode "je dois l’avoir". Pas demain. Pas tout à l’heure. Maintenant. Parce qu’il ne sera peut-être plus là. Et s’il disparaît ? Et si quelqu’un d’autre le prenait avant vous ?

Plus quelque chose est perçu comme limité, plus on le veut. Même si, soyons honnêtes, vous n’étiez pas du tout en train de chercher ce produit 5 minutes avant.

Et dans la majorité des cas, cette rareté est... fausse. Certains sites créent volontairement ces messages pour vous mettre la pression.

Vendre une émotion, pas un produit

Quand vous achetez un rouge à lèvres, vous n'achetez pas juste un tube qui colore vos lèvres. Vous achetez l'idée que vous serez plus confiante, plus séduisante, plus "vous-même" ou celle que vous aimeriez être. Quand vous achetez des baskets, ce n’est pas uniquement pour le plaisir de porter des chaussures. C’est pour l’image : celle d'être dynamique, plein d'énergie, jeune, sportif, libre et stylé.

Quand un produit est lié à une émotion positive, votre cerveau émotionnel (celui qui veut du bonheur tout de suite) va être plus fort que votre cerveau rationnel (celui qui vous murmure "Euh... tu as vraiment besoin de ce truc ?"). Et hop, achats impulsifs réalisés.

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L’ancrage des prix ou l’illusion de la bonne affaire

Un petit tabouret en bois affiché 89€ puis barré à 69€. Une montre soldée de 300€ à 185€. Vous sentez l’affaire du siècle arriver, n’est-ce pas ? Sauf que si on ne vous avait pas montré d'abord le prix élevé, vous auriez probablement trouvé 69€ pour un petit tabouret complètement excessif.

Ce mécanisme, c’est l’ancrage. Le premier prix que vous voyez "pose" une référence mentale. Tout ce qui suit semble une meilleure affaire, même si en réalité... ce n’est pas du tout un bon plan.

Et devinez quoi ? Cette technique fonctionne merveilleusement bien sur les achats impulsifs. Vous vous dites "je ne peux pas laisser passer ça", alors qu’en fait, vous n’aviez même pas prévu d'acheter le tabouret en entrant dans ce magasin.

Beaucoup de restaurants font la même chose. Ils proposent un ou deux plats très chers sur le menu. Et tout le reste semble beaucoup plus raisonnable. Même si vous payez quand même cher votre assiette de pâtes. 

En ligne ou en boutique, ces promotions sont partout. Et elles sont redoutables, parce qu'elles donnent l'illusion que vous économisez de l'argent... alors que vous êtes en train d'en dépenser sans raison. La seule façon "d’économiser de l’argent" ou de faire "une bonne affaire" c’est de ne pas dépenser du tout. 

Je me souviens avoir demandé à mon père, quand j'étais enfant (vers 8 ans), s'il avait déjà joué au loto et s'il avait gagné quelque chose. Il avait répondu : « J'ai gagné, mais je n'ai jamais joué ». C'était sa façon de dire « je n'ai jamais joué, donc je n'ai jamais perdu d'argent, donc j'ai en fait "gagné" de l'argent » et de m'expliquer ce concept.

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Comment résister aux achats impulsifs ?

Les achats impulsifs peuvent être évités. Vraiment. Vous n’êtes pas obligé de subir votre panier Amazon ou votre carte bleue qui chauffe tous les samedis dans un centre commercial. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plein de petites stratégies concrètes pour reprendre le contrôle. Pas pour ne plus jamais acheter, mais pour acheter moins, mieux, et avec plus de plaisir. Et surtout avec beaucoup moins de regrets ensuite.

Voici quelques techniques pour vous aider à calmer les achats impulsifs :

Payez avec ce qui vous "fait mal"

C’est peut-être le conseil le plus bizarre de cette liste, mais aussi l’un des plus efficaces : choisissez de payer avec le moyen qui vous rend le plus conscient de ce que vous dépensez.

Pour certaines personnes, payer en espèces fait mal. Elles voient les billets sortir, elles voient que leur argent physique s’en va. Pour d’autres (comme moi), c’est l’inverse : les espèces, c’est "déconnecté". Je les considère presque comme de l’argent bonus. C’est de l’argent que je retrouve dans les poches de mes vestes. Par contre, dès qu’un achat passe par mon compte en banque, je le ressens tout de suite. J’ouvre mon appli bancaire souvent. J’analyse mes dépenses par cartes plus souvent. C’est quelque chose que je surveille plus. Donc, pour moi, payer par carte est plus douloureux, donc plus efficace pour freiner les achats impulsifs.

L’idée, c’est de repérer le moyen de paiement qui déclenche une vraie prise de conscience chez vous, et de vous en servir comme frein naturel.

Achetez en magasin, pas en ligne (surtout si vous avez la flemme de sortir)

Commander en ligne est beaucoup trop facile. En quelques clics, c’est payé. Et livré sans même que vous ayez besoin d’être chez vous. C’est justement ce confort qui pousse aux achats impulsifs : zéro déplacement, moins d’effort, peu de temps de réflexion.

À l’inverse, acheter en boutique demande plus d’énergie et de temps : s’habiller, se déplacer, trouver une place de parking, attendre, faire plusieurs magasins pour trouver le bon truc, faire la queue… Et parfois, ça suffit à vous faire dire : "Est-ce que je veux vraiment ce truc au point de sortir pour l’acheter ?"

Souvent, la réponse est non. Parce qu'acheter un nouveau coussin jaune moutarde pour le canapé quand on doit faire plusieurs magasins ça demande beaucoup plus d’effort que d’ouvrir les différents sites web sur son ordi ou téléphone portable.

En plus, en magasin on peut toucher, vérifier la qualité, la couleur, comparer, etc… difficile à faire sur internet. ☺️

Si les achats en ligne sont pour vous une mauvaise habitude qui vous pousse à trop dépenser et à faire des achats impulsifs, il est indispensable de la changer. Et quelle est la meilleure façon de changer une habitude ? C'est de la rendre plus difficile. Mettre plus de barrières et de conditions, comme se rendre physiquement dans les magasins.

👉 Éviter les achats inutiles : 7 astuces pour arrêter d’accumuler

Faites une wishlist... et attendez

La règle d’or pour éviter les achats impulsifs : n’achetez jamais sur le moment.

Notez ce que vous voulez sur une liste de vœux / wishlist. Attendez 24h, 48h, voire une semaine ou un mois. Posez-vous des questions :

  • Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
  • Est-ce que je vais encore le vouloir dans 3 jours ?
  • Est-ce que j’ai déjà un objet qui fait la même chose ?
  • Où est-ce que je vais le ranger ?
  • Est-ce que ça va m'apporter quelque chose dans ma vie, ou juste prendre de la place ?

L’idée, ce n’est pas de se priver. C’est de créer un peu de temps entre l’envie d’achat et l’acte d’achat. Et dans 90% des cas ? On oublie l’objet en question après quelque heures ou même minutes.

Faites des listes. Pour tout.

Courses, déménagement, vacances, projets maison, anniversaires, rentrée scolaire… Peu importe. Si vous achetez sans liste, vous ne vous êtes pas fixé de "limites".

Une liste, c’est votre meilleur allié contre les achats impulsifs. Elle vous donne un cadre. Et elle vous rappelle que non, vous n’avez pas besoin de ce lot de deux mugs avec des lapins juste parce qu’ils sont mignons.

Une bonne astuce : si un article vous tente mais n’est pas sur votre liste, mettez-le sur celle de la prochaine fois s’il s’agit de nourriture par exemple ou sur votre liste de vœux. Ça vous laisse du temps pour réfléchir, sans bloquer votre envie. Et ça crée de la distance. Encore une fois, vous reprenez le contrôle.

Un bon désencombrement numérique

C’est peut-être l’un des changements les plus puissants. Moins vous êtes exposé, moins vous serez tenté.

  • Désabonnez-vous des newsletters commerciales.
  • Installez un bloqueur de pub.
  • Mettez un autocollant "pas de pub" sur votre boîte aux lettres.
  • Et surtout : désabonnez-vous des comptes Instagram, YouTube ou TikTok qui vous poussent à l’achat permanent.

Ces créateurs qui font des "hauls" et des unboxings chaque semaine ? C’est divertissant, peut-être. Mais à force, ça entretient en vous une petite voix qui dit : Moi aussi j’ai envie de nouveauté.

Alors qu’en vrai… vous n’en avez pas besoin. Et vous le savez. Et puis c’est leur boulot. Ces créateurs achètent ou ont des partenariats, font des vidéos où ils vous montrent ces objets et gagnent de l’argent avec les vues et les prochains partenariats. Mais c’est leur boulot, je répète. Ce n’est pas la vraie vie.

Fixez un budget plaisir

Si vous faites beaucoup d’achats impulsifs, que vous n’avez encore jamais mis en place de listes de vœux ou de budgets, c’est inutile de viser le "zéro achat" dès le début. Surtout si c’est pour craquer deux semaines plus tard, vider la moitié de votre compte et être super déçu(e) ou frustré(e). Mieux vaut prévoir un vrai budget plaisir, mais limité. 20€, 50€, 100€ par mois… ce que vous voulez, selon vos moyens.

Mais si vous avez vraiment envie d’un défi et que vous arrivez à tenir votre budget plaisir : testez ce "no spend challenge" pendant une semaine, deux semaines ou un mois. Le but ? Aucune dépense non essentielle pendant une période donnée. C’est pas toujours facile, mais parfois ça vous aide à réaliser combien d’achats vous faisiez juste "par habitude".

😊 Mon expérience avec le défi no-spend (30 jours, zéro dépenses)

Apprenez à reconnaître vos déclencheurs

C’est souvent une émotion qui déclenche un achat impulsif : stress, fatigue, frustration, solitude, ennui, sentiment de culpabilité. Prenez le temps de repérer ces moments-là.

Est-ce que vous avez tendance à faire des achats en fin de journée ? Le dimanche soir ? Après une journée qui s’est mal passée ? Notez-les. Une fois que vous savez plus ou moins quand vous êtes vulnérable… vous pouvez prévoir autre chose. Un appel à un(e) ami(e), une balade, un épisode d’une série que vous aimez, une séance de tri, du coloriage, un chocolat chaud. Ce que vous voulez, tant que ça ne se passe pas sur un site de shopping ou dans une boutique.

Moins d’objets = plus de clarté

Prenez une demi-journée (ou une heure) pour désencombrer un placard, une étagère ou une pièce. Vous allez vite vous rendre compte que vous avez déjà trop de choses. Trop d’objets achetés sur un coup de tête, trop d’achats impulsifs. Trop de vêtements portés une fois. Trop de gadgets inutiles.

Le simple fait de voir tout ce qu’on possède déjà peut suffir à calmer cette envie d’en rajouter. Et puis, quand vous réalisez que chaque petit achat impulsif devient un truc à trier, ranger, nettoyer ou jeter... vous commencez naturellement à vous poser plus de questions avant d’acheter.

Si vous êtes arrivé jusqu’ici, bravo. Vraiment. Lire un article entier sur les achats impulsifs, c’est déjà un signe que vous êtes sur la bonne voie. Vous allez aussi reconnaître un peu plus facilement les petits signaux, les belles phrases bien ficelées, les promotions qui brillent un peu trop. Pour pouvoir les éviter ! Et si vous craquez un jour ? Tant pis. Un craquage n’efface pas tous vos progrès.

Des petits achats impulsifs en magasin
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